Le groupe Ouest-France et l’intelligence artificielle

Philippe Boissonnat , rédacteur en chef : “On pose un cadre, on se forme, puis on établit une charte”

Depuis un an, le groupe Ouest-France avec ses filiales (Journaux de Loire, Publihebdos, agence API, Infomer…) réfléchit au “bon usage” de l’Intelligence artificielle (IA).

Fin novembre 2023, un groupe, autour de Philippe Boissonnat, rédacteur en chef, réunissant rédaction, marketing, informatique et service juridique, a écrit un guide pour poser un cadre sécurisé. Souci affiché : “rester propriétaires de nos contenus.” Et “être cohérents avec la charte des valeurs” dont l’Association pour le soutien des principes de la démocratie humaniste est le garant.

Explications de Philippe Boissonnat.

-2024, année de tests et de formation.

“Nous avons contractualisé avec Microsoft une version IA à nous, “Muse”, que les collègues testent, avec des serveurs soumis au droit européen. On verra si ça nous aide, si nous gagnons du temps. Des temps forts comme les élections européennes et les Jeux olympiques seront des révélateurs. Nous sommes à la tête d’une masse d’articles, nous ne voulons pas que ça parte dans la nature. Et nous voulons que les systèmes de personnalisation par l’IA respectent l'intégrité de l’information.”

-Des conditions d’utilisation des outils payants.

“Les décisions d'utiliser les solutions de l’IA doivent être validées par les directions de chaque filiale. Et si on décide d’utiliser un outil, on vérifie qu’un contrat de licence et un accord de confidentialité ont été souscrits avec l’éditeur. Il faut s’assurer que les données que nous soumettons à l’outil restent bien la propriété de nos médias.”

-Des règles pour tous.

“Ne pas transmettre des données critiques à une IA externe, comme des contenus éditoriaux, des données lecteurs, annonceurs et salariés. Et bien sûr, la transmission d’informations confidentielles n’est pas autorisée. Si des outils d’IA sont utilisés pour réaliser certains contenus, les lecteurs et clients doivent être informés de manière explicite et visible. Nous allons établir des références d’outils IA compatibles avec nos règles.”

Paul Goupil